Nous vous proposons un reportage sonore et visuel réalisé par trois citoyens engagés dans les luttes paysannes, partis en été 2008 rencontrer le Mouvement des Sans-Terre (MST) au Brésil.

Par notre voyage, nous souhaitons soutenir les paysans revendiquant le droit à la terre.





samedi 6 septembre 2008

Assentamento Primeiro do Sul



Sur la route du Parana, nous avons fait étape à Campo do Meio, dans la région sud du Minas Gerais. Comme son nom l'indique, cet assentamento fut le premier de cette région. Depuis douze ans, une trentaine de familles vit des productions de café et de lait.








Dès notre arrivée, plusieurs paysans militant au sein du MST s'intéressent aux motifs de notre voyage. Leur attitude accueillante et curieuse montre l'importance qu'ils accordent aux soutiens extérieurs. De manière engagée et volontaire, ils ont par la suite répondu collectivement à nos nombreuses questions.





Grâce aux aides de divers organismes publics, la collecte du lait se met en route progressivement. Cependant, le café produit ici est vendu depuis plusieurs années. Toutes les familles s'occupent d'environ 6 hectares ; toutefois, pour les périodes de travail les plus harrassantes (la récolte par exemple), l'ouvrage est organisé collectivement.



Nous avons été invité à l'anniversaire de Gilberto. Fête à laquelle tout l'assentamento était convié: une cinquantaine de campanheiros de tous âges était présents pour danser le "forró" et déguster un énorme gâteau.
Il n'y a pas de moments de convivialité sans militantisme: sur la droite, on peut voir Professeur Camilo, vieil ami du MST et candidat aux élections locales.



Alenice et Maria nous ont emmené en expédition à la recherche de macaques.
Finalement, nous avons ramené des souvenirs de paysages paradisiaques et une tripoté de carapatos (tiques)bien enfouies...


Outre le café, la population cultive des avocats, precisons-le sans OGM...ainsi que des oranges, dont les fleurs dégagent un parfum particulièrement envoûtant.







Les beautés que nous offrent les tropiques ne se commentent pas, elles s'apprécient...








dimanche 31 août 2008

Dandara dos Palmares - 2° partie


Après une semaine passée à Dandàra dos Palmares, nous réussissons à nous connecter pour vous donner quelques nouvelles. Nous avons été chaleureusement accueillis et il est temps de vous en dire un peu plus sur le mode de vie des habitants de cet assentamento.



A la suite d'une première visite en 2004, il nous a été permis de suivre l'évolution de la situation juridique ainsi que l'amélioration du quotidien. En effet, d'une promiscuité de tous au bord de la route à la division des lopins particuliers -de plusieurs hectares chacun-, ces paysans Sans Terre ont désormais une terre à cultiver.



Les baraques aux toits de plastique d'hier n'existent plus, elles ont été remplacées par des maisons en briques, reliées au réseau électrique.
Mais la lutte continue car l'objectif premier du MST demeure l'application de la réforme agraire au Brésil.
Chacun construit et aménage son espace de vie. Ici, la répartition des parcelles s'est faite en fonction des nombreuses sources d'eau afin que tous disposent d'un puits.
Celui-ci est équipé d'une pompe qui alimente la maison.



Les maisons sont entourées des espaces de culture et d'élevage utilisés par le paysan. Sur son lopin, il définit librement ses productions.




Beaucoup se sont bâtis un abri de fortune temporaire avant d'habiter leur maison définitive. Elle est le plus souvent en cours de construction, avec la participation de toute la famille.
Nous avons été accueillis chez Neli, Orlando, leurs deux filles et les trois petits-enfants.







Ils habitent dans un espace restreint (3-4 pièces), mais cela ne semble pas leur poser trop de problèmes. Ils travaillent ardemment à l'élévation des murs de leur future maison :



Les enfants et jeunes des 21 familles de Dandàra sont inscrits à l'école publique d'Emburra. Leurs uniformes complets, matériels scolaires et transports en commun sont pris en charge par l'Etat de Rio de Janeiro.


Tous ces aménagements contribuent à l'amélioration de l'espace rural : dans le respect des normes imposées par le gouvernement, le MST conserve 20% du territoire de l'exploitation en espace naturel protégé.